A ma zone
Regardez-la mon amazone
Elle qui vous semble prisonnière
Des bras de son cheval de fer
Et de quelques gestes atones
Suivez son casque aux cheveux jaunes
Et son amour en bandoulière
Vous la verrez conduire ses frères
Sur les thraces d’une handi-gone
Elle avancera comme un cyclone
Sous les regards si ordinaires
D’une petite armée d’autochtones
Figés par cette ronde cavalière
Slalomant entre les cônes
De signalisations routières
Dans l’horizon intermédiaire
Des vapeurs d’oxyde de carbone
Moi dans l’après-midi d’un faune
Derrière le cran de ses peaux pierres
Comme un cadeau, comme une aumône
J’ai lu un espoir sans frontières
Depuis, sa démarche asynchrone
Brave mes certitudes musculaires
Et défie les gargouilles aphones
Gardiennes de mes peurs séculières
A coup de roues, à coup de gomme
Elle efface à sa manière
Les angles obtus de mes axiomes
Et les traces de myo-pattes austères
Oui, laissez-moi mon amazone
Debout, assis, couché, par terre
Sous tous les angles de l’hexagone
L’amour a la m’aime lumière
Bruno, pour Shirley